Une Mauléonaise se marie à Larchevêque, de Québec, en 1645

En 1627, Quebec ne comptait que 107 habitants.
C’est vers cette époque qu’une Mauléonaise y débarque.

Si beaucoup de Poitevins ont franchi l’Océan pour aller s’installer aux Amériques au cours du 17e siècle, les exemples sont rares dans le Mauléonais de ces ancêtres partis chercher l’aventure au-delà des mers. Parmi les quelques cas que nous connaissons, on croise une demoiselle Simon. Vers 1640, elle vit cette folle aventure de quitter son Poitou natal pour poursuivre son existence au Québec. Nous ne savons pas si elle agit de gré ou de force.
Pour mémoire, en 1627, Richelieu a créé la compagnie des Cent Associés à laquelle il cède la propriété de la Nouvelle France. Il lui octroie le monopole du commerce à condition que le territoire soit colonisé par des Français catholiques. Malgré tout, ce sont surtout des protestants qui y partent. La vallée du Saint-Laurent ne compte alors que 107 Français.

Née à Mauléon vers 1625, Marie Simon est la fille de François (1599-1645), bourgeois de la ville et de Louise Lemoine. La petite cité n’est alors pas très peuplée. On estime à 400 le nombre d’habitants qui vivent dans les trois paroisses de la cité fortifiée et sans doute autant à Saint-Jouin, soit moins de 1 000 âmes en tout.
Des Simon, il en existe d’autres dans la région. Une famille Simon est aussi présente à Saint-Aubin-de-Baubigné à la même époque. Ces gens sont marchands, probablement d’étoffes, et tiennent une auberge. Dans les années qui suivent, les Simon de Saint-Aubin s’allient avec des Turpault des Aubiers. Marie-Anne Simon (1701-1765) se marie ainsi à Jacques Turpault, aubergiste. Leur fils, Pierre Paul, aubergiste et marchand, épouse Anne Lemoine. Un de leur petit-fils, François-Joseph (1778-1833) sera maire de Cholet.

Son mari meurt noyé

Mais revenons à la jeune Mauléonaise. Marie Simon, « fille à marier« , quitte sa terre natale avant 1645, date à laquelle elle prend pour époux à Québec, Claude L’Archevêque. A cette époque, le futur marié travaille comme serviteur d’un certain Henri Pinguet. Comme sa promise, Claude est originaire de métropole. Il est né vers 1620 à Gruchet-Saint-Simeon en Seine-Maritime et se trouve au Québec dès 1639. Nous ne connaissons pas les motivations de leur exil.
Leur célébration de mariage est organisée à Québec le 6 février 1645. De cette union naissent au moins huit enfants entre 1646 et 1659. Cette dernière année est funeste pour la famille L’Archevêque. Le père de famille meurt noyé en revenant de l’Ile d’Orleans. Le Journal des Jésuites indique qu’il « versa dans un canot retournant de l’isle d’Orléans par un grand vent de Nord-est« .
Les enfants restent tous au Canada mais leur mère retourne en France en 1662. En 1669, elle cherche à vendre les terres qu’elle possède à Sainte-Geneviève. Le 8 juillet 1668, Marie Simon meurt, peut-être à Nantes.
(Source : Geneanet Gina Santella)

Du reste de ses parents restés en Poitou, nous ne savons rien. Mais une autre demoiselle Simon, Marie-Renée née vers 1715 et possible descendante de cette famille mauléonaise, a épousé André Turpault vers 1735. Ce marchand d’étoffes installé paroisse de la Trinité lui donne plusieurs enfants. L’un, Joseph, perpétue la tradition familiale à Mortagne. Un autre s’installe à Chemillé et développe la même activité de marchand de draps. Leur fils Hyacinthe part dans les colonies où il est fait prisonnier par les Anglais.
Cette parentèle a décidément le goût pour le grand large puisqu’on trouve Hyacinthe-Bonaventure Turpault impliqué dans la traite et le commerce des esclaves noirs en Louisiane à la Nouvelle Orléans au début du 19e siècle. (NOTE : Lire à ce sujet : « La Révolution française à Châtillon-sur-Sèvre »)

Xavier MAUDET © 2020